Le rapport annuel est disponible sous forme imprimée en allemand et en français et peut être obtenu par e-mail à media@sfl.ch
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Raiffeisen Super League Top Scorer: Guillaume Hoarau
Félicitations: YB remporte le 13e titre de l’histoire du club
Le demi gauche du FC Sion Ermir Lenjani égale le but le plus rapide dans la SFL
Highlights de la saison 2018/19 de la Brack.ch Challenge League
Brack.ch Challenge League Top Scorers: Nico Siegrist et Aldin Turkes
Félicitations: Servette est de nouveau promu en Super League
SFL Award Night 2019
Hellmut Krug explique la VAR
Dani Wermelinger a arbitré près de 100 matches dans la Super League (SFL). Aujourd’hui, il se trouve à la tête du Département des arbitres d’élite de l’Association Suisse de Football (ASF). Il nous parle de la situation actuelle, des perspectives d’avenir des arbitres d’élite suisses et de l’attrait pour la profession d’arbitre qui reste intact.
Remarque: l’interview a été menée le 18 septembre 2019 après six journées de championnat.
Quel bilan tirez-vous de l’introduction
de la VAR dans la RSL?
Nous sommes très satisfaits des premiers matches disputés avec la VAR. Si quelqu’un nous avait promis un tel début lorsque le projet a été lancé en octobre 2018, nous aurions été ravis. Nous sommes cependant parfaitement conscients que des erreurs se produiront à l’avenir et qu’elles susciteront la critique. Nous devons donc rester humbles et concentrés.
Les arbitres se sont montrés favorables à la VAR.
Pourquoi?
Nous sommes très reconnaissants d’avoir pu, grâce à la SFL, aux clubs et à l’ASF, introduire la VAR en Suisse. Car il est dans notre intérêt de nous servir des outils techniques disponibles pour prendre les bonnes décisions. En tant qu’arbitre, être informé en entrant aux vestiaires d’une décision manifestement erronée déjà connue de tous les téléspectateurs n’est tout simplement plus acceptable à notre époque.
Les voix critiques disent que la VAR détruit
les émotions dans le football. Qu’en pensez-vous?
Je peux comprendre ces arguments. Mais notre intérêt en tant qu’arbitre est de prendre au final la bonne décision. Pour moi, en tant que juge impartial, prendre la bonne décision est une chose essentielle qui prime sur toutes les autres considérations.
Dans quelle mesure la VAR change-t-elle
la formation des arbitres?
Pour un arbitre engagé dans les deux ligues professionnelles, la VAR élargit le champ des activités. Les talents qui accèdent à partir de la Promotion League (PL) aux ligues professionnelles suivent une formation complémentaire sur la VAR. La VAR n’a, par contre, aucun impact sur le domaine amateur.
À propos: qu’en est-il de la relève des arbitres en Suisse?
Nous nous réjouissons de chaque talent qui gravit les échelons et parvient à accéder aux ligues professionnelles. Il y a cependant des changements dans la société qui rendent la situation plus difficile. Aujourd’hui, un bien plus grand nombre d’options et voies s’ouvrent aux jeunes, ce qui se répercute négativement sur la vie associative. La «carrière d’arbitre professionnel» devrait donc davantage être encouragée par les régions, par exemple pour les joueurs qui doivent mettre un terme à leur carrière pour cause de blessure, mais qui souhaitent rester actifs dans le football. Le travail d’arbitre est très attrayant, par exemple si l’on pense aux rencontres internationales ou à la finale de la Coupe Suisse qui représente un grand objectif pour chaque arbitre.
Alors saisissons l’opportunité. Comment formuleriez-vous un spot publicitaire pour le travail d’arbitre?
En tant qu’arbitre, on bénéficie d’une formation de conduite au plus haut niveau que l’on ne peut obtenir nulle part ailleurs. Gérer 22 personnalités sur le terrain — d’origines culturelles différentes — est extrêmement intéressant et enrichissant. Au début de la saison, j’ai toujours eu plaisir à faire la connaissance des nouveaux joueurs. Chaque joueur possède sa propre personnalité dont l’arbitre doit tenir compte, dans le cadre des règles établies.
À l’heure actuelle, les arbitres suisses sont absents sur la scène internationale du football. Pourquoi?
La démission de Massimo Busacca et Claudio Circhetta a laissé un vide que les plus jeunes arbitres ont dû combler, ce qui a pris du temps. L’expérience ne vient pas du jour au lendemain. Aujourd’hui, nous constatons les premiers résultats de la professionnalisation partielle des arbitres débutée à la fin 2017. J’estime donc que la situation actuelle est très prometteuse. Nous avons un niveau très élevé dans la saison 2019/20, tant sur le plan international que national. Sandro Schärer pourrait — s’il fournit de bonnes performances dans l’Europa League — arbitrer à l’avenir les matches de groupes de la Champions League. Adrien Jaccottet dirige également les matches de l’Europa League dans la phase de groupes. Au cours des dernières années, nous avons marqué des points et les arbitres suisses se sont à nouveau forgé une très bonne réputation en Europe. Ils sont considérés comme des arbitres parfaitement formés et dotés de très bonnes compétences sociales. Et grâce à l’introduction de la VAR, nous pouvons être sûrs d’être à l’avenir aussi pris en considération pour des matches internationaux. Si la VAR n’existait pas dans la RSL, les arbitres suisses auraient plus de difficultés à grimper les échelons au niveau international.
Les arbitres et leurs décisions sont de plus en plus sous les feux des projecteurs et ils sont parfois exposés à de violentes réactions. À quoi cela est-il dû?
Il s’agit d’un problème de société. Le respect et la politesse ne vont aujourd’hui plus de soi. Il est important que nous analysions ces cas avec l’association et la ligue pour en tirer des enseignements. Evidemment, il n’est pas possible d’éviter totalement ces situations qui sont l’expression de fortes émotions.
La VAR peut-elle améliorer la situation?
Avec la VAR, le football devient plus juste du fait que les situations difficiles peuvent être évaluées de façon plus correcte et appropriée. Mais il ne faut pas se leurrer: avec deux camps de supporters passionnés et une décision de l’arbitre que l’on aurait pu prendre d’une façon ou d’une autre, il y aura à l’avenir aussi des situations dans lesquelles les supporters d’une équipe se sentiront lésés.
Dani Wermelinger est né le 18 mars 1971 à St-Gall et vit aujourd’hui à Aarau. La rencontre du 21 mars 2004 entre le Grasshopper Club Zurich et le FC Wil a été le premier match qu’il a dirigé dans la plus haute ligue de Suisse. Son dernier engagement comme arbitre remonte au 18 novembre 2012 pour le match Bâle-GC. En outre, il a participé une trentaine de fois à la Champions League et l’Europa League comme arbitre de remplacement ou arbitre de but. La direction de la finale de la Coupe Suisse 2012 entre Bâle et Lucerne a marqué l’apogée de sa carrière.