Rapport annuel 2018 ⁄ 19

Mediacenter
Commander le rapport annuel

Le rapport annuel est disponible sous forme imprimée en allemand et en français et peut être obtenu par e-mail à media@sfl.ch

Downloads

FRANÇAIS
Rapport annuel PDF
Rapport financier PDF
Point fort «VAR» PDF

DEUTSCH
Jahresbericht PDF
Finanzbericht PDF
Schwerpunkt «VAR» PDF

Vidéos

Highlights de la saison 2018/19 de la Raiffeisen Super League

Raiffeisen Super League Top Scorer: Guillaume Hoarau

Félicitations: YB remporte le 13e titre de l’histoire du club

Le demi gauche du FC Sion Ermir Lenjani égale le but le plus rapide dans la SFL

Highlights de la saison 2018/19 de la Brack.ch Challenge League

Brack.ch Challenge League Top Scorers: Nico Siegrist et Aldin Turkes

Félicitations: Servette est de nouveau promu en Super League

SFL Award Night 2019

Hellmut Krug explique la VAR

Point fort VAR

La VAR en Suisse Un exploit

Le 23 novembre 2018, les clubs de la Swiss Football League (SFL) ont donné le feu vert pour la VAR à l’occasion de l’assemblée générale. Le coup d’envoi de la plus importante innovation du 21e siècle pour le football professionnel suisse était lancé.

Reto Häuselmann s’est vu confier une mission à grande responsabilité: diriger le projet VAR et le maintenir sur la bonne voie. À compter d’octobre 2018, tout convergeait vers lui. Comme il le dit lui-même: «Ma mission consistait à garder tous les ballons en l’air et à faire en sorte qu’aucun ne tombe.» Car la VAR constituait un profond changement pour tous les acteurs du football professionnel suisse. C’est pourquoi les responsables ont entretenu pendant sa mise en place un échange étroit avec les clubs, les arbitres, les médias, les chaînes de télévision, sans oublier les fans de football. Reto Häuselmann apprécie cette diversité: «Le charme de ce projet résidait pour moi dans sa complexité avec les éléments les plus divers qui doivent s’imbriquer, que ce soit la technologie, la formation ou les processus.»

 

Reto Häuselmann a relevé un défi particulier en tant que responsable du projet VAR.

UN PROJET SANS MARGE DE MANOEUVRE

Mais même pour l’expert du projet, la VAR représentait un défi particulier: «Le projet VAR était en ce sens très spécial et exigeant parce que le temps, la prestation et le budget étaient fixés. En règle générale, un projet dispose d’une variable, par exemple une étendue de services flexible.» Ce n’était pas le cas de la VAR: le moment de son lancement, en début de saison 2019/20, était prescrit, tout comme l’étendue des services sous la forme des prescriptions de certification de l’International Football Association Board (IFAB). Car l’introduction de la VAR n’est possible que si les nombreux protocoles de l’IFAB sont pleinement appliqués. Les exigences techniques et toutes les spécifications pour la formation VAR des arbitres doivent en l’occurrence être satisfaites. Enfin, une validation de tous les processus et une autorisation écrite de l’IFAB et de la FIFA sont nécessaires pour utiliser la VAR au cours d’un championnat.

 

RUDE ÉPREUVE POUR LA PME SFL

Une autre condition générale représentait un casse-tête encore plus grand pour Reto Häuselmann: «La Swiss Football League est une PME pour laquelle un projet si complet et étendu constitue un immense défi.» Alors que lui pouvait se consacrer entièrement à la VAR, son lancement représentait une charge pour toutes les autres parties prenantes, s’ajoutant à leur travail ordinaire. C’est pourquoi il est particulièrement fier de ce qui a été réalisé: «Avec les structures d’une PME, nous avons mis sur pied un projet extrêmement complexe avec de fortes contraintes. Je suis très fier de toute l’équipe et de l’organisation.»

 

LE VESTIAIRE COMME VIDEO OPERATION ROOM

Avant que la VAR intervienne pour la première fois dans une compétition le 19 juillet 2019 lors du match opposant le FC Sion au FC Bâle, le responsable de projet, Reto Häuselmann, a vécu une intense période de préparation. Il raconte: «En janvier 2019, nous avons rejoint le camp de formation des arbitres en Espagne. Nous avons organisé la venue d’équipes amateurs espagnoles et d’équipes de télévision. Ensuite, nous avons construit toute l’infrastructure de la VAR dans les vestiaires d’un ancien stade et nous nous sommes pour la première fois entraînés à l’utilisation de la VAR dans les conditions du direct. Les arbitres se sont alors rendus compte de la grande innovation qui les attendait. En même temps, c’était une motivation supplémentaire pour tous les participants.»

Les processus ont été continuellement exercés et optimisés au cours des tests suivants avec des équipes juniors et amateurs en Suisse. Des situations problématiques ont en l’occurrence également été testées, par exemple la panne d’un écran ou de la liaison radio. Car, comme le dit Häuselmann: «La VAR a très bien démarré en Suisse, mais à un moment ou à un autre, il y aura des problèmes, par exemple au niveau technique. Nous devons y être préparés.»

 

UN PROJET SANS FIN

Selon Reto Häuselmann, le travail n’est pas encore terminé: «Maintenant, le système fonctionne et cela nous amène à effectuer de nouvelles tâches. Après chaque journée de matchs, nous devons envoyer les enregistrements des scènes VAR à l’IFAB qui surveille rigoureusement la mise en oeuvre des directives VAR. Tous les mardis, nous réalisons un débriefing pour anticiper continuellement les éventuels problèmes et porter attention aux détails. Cela ne marche pas tout seul!»

 

CALENDRIER DU PROJET EN SUISSE

La formation des VAR et des AVAR a débuté en Suisse à l’automne 2018 avec la première partie «Theoretical training». Les arbitres et les arbitres assistants ont reçu une formation sur le contenu du protocole IFAB et son application pratique.

Peu après, la deuxième partie a débuté: «Offline training». Après les premiers essais théoriques à blanc («Familiarisation» et «Application of protocol»), des essais hors ligne ont eu lieu de fin novembre 2018 à mars 2019. Les VAR et AVAR ont joué leur rôle pour la première fois dans un camion blindé, mais sans avoir aucun contact avec l’extérieur ou l’arbitre. Lors d’un autre match test, l’équipe VAR/AVAR a été en contact avec une personne dans les tribunes («surrogate») qui a imité l’arbitre sur le terrain afin de simuler la communication entre le VAR et l’arbitre.

La troisième et dernière partie de la formation, «Non-competitive live training», était de loin la plus complexe et la plus exigeante, surtout pour l’organisation du projet, car une production TV complète devait être mise en place. Cela a commencé par les «simulated situations», la création de situations délicates, lors du camp des arbitres aux Canaries en janvier. Pour l’étape suivante, en avril 2019, 40 matches d’équipes juniors de 2 fois 20 minutes, des «Short Staged Matches», ont été spécialement organisés pour ce projet. Enfin, avant le début de la saison 2019/20, 40 autres «Youth, lower leagues or friendly matches» de 90 minutes ont dû être disputés. Au moins un match devait avoir lieu dans chaque stade de Raiffeisen Super League afin de tester l’infrastructure technique complète.

 

L’ancien arbitre d’élite allemand Hellmut Krug a dirigé la formation des arbitres lorsque la VAR a été introduite en Suisse.

 

TROIS QUESTIONS À HELLMUT KRUG

«Et c’est là que tu reçois
un coup de massue.»

 

Hellmut Krug sait ce dont il parle. Il connaît les bons côtés de la vie d’un arbitre, mais également les mauvais. Le 5 mai 2001, il inflige un carton rouge au joueur du HSV Sergej Barbarez pour une voie de fait durant le match de la Bundesliga entre le Hamburger SV et le 1. FC Kaiserslautern. Mais, comme l’ont clairement montré les images TV, le coup de tête venait du Caseloutrin Michael Schjönberg. Les attaques verbales de l’équipe lésée ont fusé peu après la fin du match, suivies de mots très durs dans la presse et de la colère des supporters hambourgeois. Aujourd’hui, l’ancien arbitre d’élite allemand décrit cet incident comme sa plus grave décision incorrecte. «Une décision manifestement erronée envers laquelle personne n’est compréhensif vous poursuit toute votre vie. Certains arbitres ne parviennent jamais à surmonter une telle erreur.»

C’est le lourd fardeau d’un arbitre, dit Krug. «Après le match, tu te rends, de bonne humeur, dans le vestiaire, tu allumes la télévision et c’est là que tu reçois un coup de massue.» Le fait que Krug, à 63 ans, s’exprime en faveur de l’introduction de la Video Assistant Referee repose donc sur une bonne raison. «Avec la VAR, nous pouvons empêcher ces décisions clairement erronées et dramatiques.» En tant que responsable de projet pour la formation des arbitres, Hellmut Krug était l’une des personnes-clés de l’introduction de la VAR en Suisse.

 

Quel bilan tirez-vous de l’introduction de la VAR en Suisse?
Très positif. Les VAR et AVAR font jusqu’à maintenant du très bon travail. Ils sont très attentifs, n’ont pas encore manqué de décision erronée manifeste et ont bien analysé les situations respectives dans lesquelles ils interviennent et doivent recommander un visionnage à l’arbitre.

En rapport avec la VAR, vous insistez souvent sur la prudence comme critère de réussite important. Pourquoi?
Parce que l’arbitre sur le terrain reste, même après le lancement de la VAR, le chef sur le ring. Ici à Volketswil, nous ne voulons pas assumer la direction du jeu. L’arbitre VAR est un assistant supplémentaire de l’arbitre principal, comme les assistants SR sur les lignes et le quatrième officiel. Si la VAR intervient trop souvent, c’est soit parce que l’arbitre en exercice fait du mauvais travail, soit parce que la VAR outrepasse ses compétences. Nous devons absolument éviter les interventions trop fréquentes, inutiles du VAR qui aboutissent en fin de compte à la décision initiale de l’arbitre. Car non seulement le jeu serait continuellement interrompu, mais la fluidité de la partie disparaîtrait et les spectateurs n’auraient finalement plus aucun plaisir à regarder le match.

«L’arbitre VAR est un auxiliaire, un assistant supplémentaire.»
Hellmut Krug Chef de projet pour la formation des arbitres

 

Quel travail est le plus difficile? Celui de l’arbitre ou du VAR?
Il est difficile de répondre à cette question. D’un côté, la prédisposition joue certainement un grand rôle. D’un autre côté, le profil requis est totalement différent, nettement plus complexe pour la VAR. En tant qu’arbitre, tu peux prendre beaucoup de décisions correctes en t’appuyant sur un instinct marqué et sur une grande expérience du football. Cela ne suffit pas pour l’arbitre VAR, qui doit posséder des connaissances de base solides. Il doit notamment connaître l’ensemble des paramètres et des critères des séquences de déplacements afin d’évaluer correctement une situation après l’analyse des images TV et de déterminer le moment d’une intervention. On ajoutera également ceci: on peut parfaitement pardonner des erreurs à l’arbitre sur le terrain parce qu’il prend une décision en quelques fractions de seconde. Par contre, le public ne fera malheureusement guère preuve de compréhension envers les erreurs du VAR.

Remarque: l’interview a eu lieu le 1er septembre 2019, à l’occasion de la 6e journée de la RSL.

 

La VAR, une chancede progresser

Le football et les joueurs évoluent constamment grâce à l’utilisation des nouvelles technologies. C’est un grand défi pour les arbitres. Afin d’apporter également un soutien technique aux directeurs du jeu sur le terrain, les clubs de la Swiss Football League (SFL) ont décidé, lors de l’Assemblée Générale du 23 novembre 2018, d’introduire la VAR dans la Raiffeisen Super League, à partir de la saison 2019/20.

Avec cette décision, les clubs ont fait en sorte que la première division suisse reste une ligue dynamique, innovante et compétitive. La Swiss Football League espère que l’introduction de la VAR permettra d’éviter des erreurs évidentes dans les scènes décisives de match et de rendre ainsi le jeu plus équitable.

En même temps, la vérification des scènes décisives pour un match donne à l’arbitre plus de confiance en soi. Et l’intensification de la formation, en particulier pour les arbitres non professionnels et les arbitres assistants, conduit à une amélioration générale de la qualité, dont bénéficiera notamment le championnat de la Brack.ch Challenge League.

Enfin, la VAR est également importante pour la compétitivité et la reconnaissance des arbitres suisses à l’étranger. Les arbitres et les arbitres assistants sont encouragés et peuvent continuer à être utilisés dans les compétitions internationales car ils connaissent bien le travail en relation avec la VAR.

 

 

La VAR
en Suisse

 

On a recours à la VAR dans tous les matches de la RSL. L’équipe des arbitres est ainsi constituée des quatre arbitres officiels dans le stade et désormais également d’une équipe VAR devant les écrans de la Video Operation Room (VOR) à Volketswil. Cette équipe est composée du Video Assistant Referee (VAR), de l’assistant (AVAR) et du Replay Operator (RO). Un VAR Supervisor surveille le travail.

L’équipe à Volketswil complète et aide les directeurs de jeu sur le terrain en consultant les images TV et en vérifiant les décisions prises par l’arbitre dans le cadre d’un but, d’un penalty, d’un carton rouge ou d’une identité erronée.

Si, du point du vue du VAR, il y a une décision erronée claire et évidente, il la communiquera à l’équipe du stade par message radio. Pour les décisions subjectives (par exemple dans le cas d’une faute), l’arbitre visionnera les scènes sélectionnées par l’équipe VAR dans la Referee Review Area (RRA) et prendra une décision définitive sur la base des images TV. En cas de décisions factuelles (par exemple en cas de hors-jeu), l’arbitre reçoit les informations du VAR et modifie éventuellement sa décision en conséquence.

 

ÇA SE PASSE AINSI

 

Hellmut Krug explique la VAR

 

Vue d’ensemble de la
configuration de la VAR

 

VIDEO OPERATION ROOM (VOR)

 

Cinq postes de travail entièrement équipés sont disponibles dans la VOR car les deux derniers tours du championnat se dérouleront simultanément. Dans la VOR, l’équipe VAR dispose de toutes les perspectives de caméra offertes par les sociétés de production TV pour la transmission en direct. Pour les matches sur Teleclub (produit par NEP), il y a 6 caméras en service, pour les matches sur SRF (produit par tpc) il y a 9 caméras.

 

REFEREE REVIEW AREA (RRA)

 

La Referee Review Area (RRA) est une zone clairement délimitée avec un écran mobile sur lequel l’arbitre dans le stade peut réexaminer une scène s’il a été informé par le VAR d’une erreur claire et évidente dans une situation décisive.

Chaque stade de la RSL dispose d’une RRA, située au bord du terrain, à gauche des bancs des joueurs en regardant vers le terrain. Le Review Assistant (RA) est responsable de l’assistance technique de la RRA dans le stade.

 

REFEREE COMMUNICATION SYSTEM

 

Tous les officiels de match sont reliés entre eux par un nouveau système radio (Referee Communication System) de la société Riedel Communications. Comme d’habitude, l’arbitre communique principalement avec les deux assistants sur la ligne de touche et le quatrième officiel dans la zone technique. L’équipe VAR est à l’écoute de cette communication. L’arbitre VAR ne prend part activement à la communication que s’il veut signaler une erreur claire et évidente à l’arbitre sur le terrain dans l’une des quatre scènes décisives pour le match. L’arbitre indiquera aux joueurs et aux spectateurs le contact avec le VAR en plaçant une main sur son écouteur. Ceci n’est pas encore considéré comme une intervention officielle du VAR. Le jeu reste interrompu pendant ce temps.

 

 

Si l’arbitre veut regarder une scène dans la Referee Review Area, il dessine symboliquement le contour d’un écran dans les airs avec ses deux mains. A la fin du visionnage au bord du terrain, il effectue à nouveau le même geste et indique ensuite sa décision finale. Si l’arbitre modifie sa décision directement suite à la recommandation du VAR, il dessine aussi symboliquement le contour d’un écran en l’air. Il s’agit alors d’une intervention officielle du VAR.

 

COMMUNICATION DES PROCÉDURES VAR

 

Si un examen est effectué en rapport avec les quatre situations décisives qui permettent au VAR d’intervenir, les fans, devant leur écran de télévision ou sur l’écran géant du stade, seront informés par un graphique de la raison de la vérification en cours. Il est indiqué s’il s’agit d’une décision de but ou de penalty, d’un contrôle d’expulsion directe ou d’une éventuelle identité erronée. Une fois le visionnage terminé, l’information «VAR Completed» apparaît sur l’écran de télévision et dans le stade.

 

FOURNISSEURS DE TECHNOLOGIE

Arbitrage vidéoHawk-Eye Innovations

Système audio arbitres/VAR
Riedel Communications

Centre technique et support
NEP Switzerland

Fibre optique
Swisscom

 

L’utilisation de la technologie VAR dans la Raiffeisen Super League nécessite beaucoup de planification, de coordination et d’organisation. Pour cette raison, la SFL s’appuie sur plusieurs fournisseurs qui sont tous des experts dans leur domaine.

 

 

POUR RAPPEL: LES PRINCIPES DE LA VAR

La VAR peut porter assistance à l’arbitre en cas d’erreur claire et évidente ou si l’arbitre a négligé un incident grave. Si cette condition est remplie, la VAR peut aider l’arbitre exclusivement en relation avec les quatre situations décisives suivantes:

Les buts et les infractions qui précèdent un but
Le but était-il correct? Le but a-t-il été immédiatement précédé d’une infraction aux règles par l’équipe attaquante? Une faute? Une faute de main? Un hors-jeu? Le ballon est-il sorti du terrain?


Décisions relatives aux penalties
et infractions qui précèdent un penalty

Infractions non sanctionnées ou sanctionnées de manière erronée. La scène a-t-elle été précédée d’une infraction de l’équipe attaquante? Une faute? Une faute de main? Un hors-jeu? Le ballon est-il sorti du terrain? Y a-t-il eu une violation des règles à l’intérieur ou à l’extérieur de la surface de réparation?


Incidents liés à des expulsions directes
Infractions non sanctionnées ou sanctionnées de manière erronée. Voies de fait (dans le dos de l’arbitre), faute de dernier recours, faute grossière. (Attention: n’inclut pas les cartons jaunesrouges!)


Identité erronée
L’arbitre donne un carton jaune ou rouge au mauvais joueur.